On a coutume de dire que chaque établissement de l’enseignement catholique a une histoire particulière, unique, que c’est elle qui imprègne l’établissement et lui donne son caractère.
Bourg-Chevreau ne déroge pas à la règle et je voudrais en quelques mots retracer l’histoire – peu commune- de notre ensemble scolaire.
Cette histoire débute il y a maintenant un peu plus de 50 ans par la rencontre entre la persévérance d’un maire qui voulait voir sa sous préfecture se développer et l’audace d’une congrégation qui, fidèle à sa devise – « me voici, envoie-moi » – a répondu positivement.
En 1960, la ville de Segré ne disposait pas d’établissements secondaires pour les filles et Maitre Mauduit – alors maire – entrepris les démarches pour que soient construits dans sa commune, un lycée public et un lycée privé qui permettraient le libre choix des familles.
Il s’adressa alors aux Soeurs de la Providence de Sainte Anne qui dirigeaient le CEG ainsi qu’une école technique préparant au CAP d’employé de bureau et d’enseignement Ménager. Celles-ci ne purent répondre favorablement à sa demande, leur congrégation, trop peu nombreuse, ne pouvant répondre aux besoins en enseignantes formées et diplômées.
C’est alors qu’intervint la femme de maitre Mauduit ; Elle était originaire du nord et avait été élevée chez les Oblates de l’Assomption. C’est par elle que les premiers contacts entre la ville de Segré et la congrégation vont pouvoir se nouer. On dit souvent que les femmes sont des médiatrices de tout ce qui est important dans la vie, que c’est par elle qu’elle passe… Pour Bourg-Chevreau il en fut ainsi.
Rapidement, Maitre Mauduit va rencontrer la supérieure générale, lui exposer son projet et l’inviter à venir rejoindre le Haut-Anjou.
A l’époque, la seule implantation des Oblates de l’Assomption dans le Maine et Loire et même dans l’ouest de la France était un lycée situé dans un château, à Saint Louis de Jalesne, à proximité de Vernantes. Il fallait donc quitter les bords de Loire pour s’aventurer plus au nord, aller vers des terres inconnues et construire du neuf. La décision fut néanmoins prise rapidement
L’esquisse des bâtiments est réalisé le 18 janvier 1963 et la notice explicative précise :
« La partie choisie pour l’implantation des bâtiments présente une différence de niveau de 10 m entre l’entrée sur la route nationale et le point le plus bas de la cour de récréation. La composition des différents bâtiments s’est donc efforcée de tirer parti de cet étagement en cherchant à éviter les terrassements importants. »
La vente du domaine de Bourg-Chevreau, propriété de la famille d’Alès de Corbet est conclue le onze mars 1963 et c’est en juin 1963 qu’est posée la première pierre.
La construction ne se réalisa pas sans tracas, soucis et aléas et il fallu toute la persévérance de Soeur Marie Charles pour faire presser ouvriers et entreprises et faire en sorte qu’au 24 février 1964 les 185 premières jeunes filles prennent possession de Bourg-Chevreau ! Il fallu aussi l’aide de nombreuses autres soeurs de la congrégation venues prêter « main forte » pour assurer à la fois le déménagement de Saint Louis de Jalesne et l’aménagement de Bourg-Chevreau.
Les anecdotes concernant cette période sont nombreuses et illustrent bien l’ambiance, le climat et les conditions de vie des jeunes filles entre cours et construction inachevée…..
L’une d’elle se souvient que dans certains bâtiments ils ne manquaient que …. Les escaliers ! On demandait donc aux collégiennes d’attendre les lycéennes qui les aidaient à monter dans les étages sur des planches inclinées !!! Il n’y eut pas d’accident, l’action de l’esprit saint étant parfois plus efficace que la commission de sécurité !
Fidèle à leur fondateur, le père Emmanuel d’Alzon, les Oblates voulurent dès l’origine que leur établissement accueille les enfants dès le plus jeune âge et leur permette, quelque soit leur milieu social et leur projet de trouver leur voie de réussite. A l’école élémentaire au collège, vont donc s’adjoindre les formations de lycée générale, technologique, professionnel :
Lycée général à partir de 1964 séries A et B – puis viendront :
L e BEP Secrétariat en 1968
Le BEP comptabilité en 1969 qui deviendra le bac pro Gestion et Administration
La série F7, en 1970 ,qui deviendra la série STL
La série G, en 1973 qui deviendra STMG
Les CPPN (classe pré-pofessionnelle de niveau) et CPA en 1973 sous la houlette de Soeur Chantal Emmanuelle et plus tard de Soeur Angelina qui deviendront les classes technologiques, les 3° d’insertion, puis les 3° DP6 et enfin les 3° prépa-pro.
Le BEP Sanitaire et Social en 1976 qui deviendra le bac Pro ASSP
La série F8 en 1978 qui deviendra la série ST2S et qui ouvrira grâce à Soeur Jean (la directrice). Elle oeuvrait à cette ouverture depuis de nombreuses année et pour finir avait dit « Je vais en parler à Jacques ». Le Jacques en question fit le nécessaire et BC fut autorisé à ouvrir cette série.
On comprend mieux pourquoi cette autorisation d’ouverture est venue d’en haut quand on sait que le Jacques en question s’appelait Jacques CHABAN DELMAS, qu’il était de la famille de soeur Jean et était à l’époque président de l’Assemblée Nationale !
Le BTS métier de la Comptabilité en 1987 qui deviendra le BTS CGO puis GPME
La première S en 1991
Le CFP en 1992.
Le bac professionnel commerce et le BTS Action Commerciale en 1997
La réforme du lycée et l’ouverture des spécialité DGEMC et Informatiques et sciences du numérique en 2012
Le baccalauréat professionnel des Métiers de la Sécurité en 2016
La spécialité Numérique et Sciences Informatiques en 2019
Les réformes des lycées généraux, technologiques et professionnels sont en cours, l’histoire de Bourg-Chevreau se poursuit …..
D. PETIT